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Newsletter #8

Une Newsletter particulière aujourd’hui, un peu plus spécifique qu’habituellement, puisqu’elle sera dédiée à la protection légale des jeux de société. Régulièrement, que ce soit par mail ou sur le groupe facebook, une des premières questions posées par les créateurs débutants est invariablement celle-ci : « Mais comment faire pour ne pas me faire piquer mon idée par un éditeur ? ».

Nous n’allons pas rentrer dans les détails du sujet dans cette newsletter. La SAJ produira sans doute un jour un document qui en parle, rédigé avec l’aide d’un expert, mais pour résumer, nous tâchons généralement de calmer la paranoïa de ces créateurs angoissés : en France, puisqu’il il n’existe aucun moyen efficace de protéger légalement les règles d’un jeu de société, le meilleur moyen d’assumer la paternité de son jeu reste au contraire de le montrer au plus grand nombre (et au mieux, vous pouvez envoyer une enveloppe Soleau à l’INPI). Le milieu du jeu de société étant encore fort heureusement honnête et ouvert dans ses pratiques, tout plagiaire évident serait rapidement « grillé » par la communauté. Le cas, de toute façon, n’arrive presque jamais.

Or il apparait que l’exception à cette règle que nous répétons à l’envi est en train d’advenir. L’éditeur Wonderdice lance aujourd’hui une précommande pour un jeu qu’un auteur, François Bachelart, lui a présenté il y a quelques années. Le dit éditeur lui a même proposé un contrat pour son prototype, déjà nommé « Nostromo », qui n’a jamais été signé. Au vu des informations dont nous disposons, il semble bien que l’éditeur ait proprement « volé » son jeu à cet auteur en décidant de le développer et de l’éditer sans son accord, sans son nom, et sans droits d’auteur.

La Société des Auteurs de Jeux ne peut que condamner fermement cette attitude, et offre tout son soutien à François. À défaut de réactions légales, coûteuses et de toute façon très aléatoires du fait de l’ambiguïté du statut du jeu de société, le seul moyen d’action disponible reste d’informer auteurs et joueurs des mauvaises pratiques de Wonderdice, afin que cet éditeur rencontre l’insuccès qu’il mérite.

Nous soulignons cependant que cette triste affaire ne représente qu’une exception : les relations entre auteurs et éditeurs sont habituellement empreintes de confiance. Concrètement, l’éditeur/distributeur Edge a refusé un partenariat avec Wonderdice lorsque le jeu lui a été présenté, et les joueurs et auteurs qui ont eu vent de cette histoire tâchent d’informer autour d’eux de la malhonnêteté évidente de Wonderdice, et évitent bien sûr de commander le jeu. Le milieu réagit bien, ce qui n’est pas pour nous une surprise.