Foire Aux Questions

Que ce soit par mail ou sur le groupe des adhérents, les mêmes questions reviennent, car ce sont celles qui préoccupent les auteurs et autrices qui découvrent notre métier. Nous les avons regroupées ici – vous y trouverez peut-être la réponse à celle que vous vous posez !

Comment faire pour devenir auteur ou autrice de jeux de société ?

Créer des jeux, tout simplement. Il n’existe actuellement aucune formation officielle, et il n’y a aucune formalité spécifique à effectuer. Lorsque vous toucherez vos premiers droits d’auteur, vous pourrez vous poser la question du statut d’artiste-auteur (et lire notre pdf concernant la déclaration fiscale des droits d’auteur de Jeu de société).

J’ai créé un jeu de société, mais j’ai peur qu’on me vole mon idée. Que dois-je faire ? y a-t-il des démarches à effectuer pour le protéger ?

Il y a peu ou pas de solutions pour protéger efficacement un jeu de société : les mécaniques de jeu étant du domaine de l’idée, elles doivent donc rester de « libre parcours » (utilisables par tous) et ne peuvent être « déposées » comme un brevet. En revanche, un prototype dans son ensemble (les règles, le matériel, le thème initial…) répond aux qualifications d’une œuvre de l’esprit, relevant de la propriété littéraire et artistique. Il est donc naturellement protégé dès sa création, sans formalité spécifique. En plus de cette protection de fait, la formalité la plus simple et la moins coûteuse si vous voulez néanmoins vous rassurer reste le dépôt d’une Enveloppe Soleau. Enfin, la meilleure protection consiste paradoxalement à montrer publiquement votre jeu – dans les festivals, les concours d’auteur, sur les réseaux sociaux… ainsi l’antériorité de votre jeu est factuelle, connue de tous. Pour plus d’informations sur le sujet, la question de la propriété intellectuelle appliquée aux Jeux de Société est abordée en première partie de notre pdf « Le Contrat d’édition de jeux de société ».

Malgré tout, j’ai peur qu’un éditeur ou un autre auteur me vole mon idée… que faire ?

Les éditeurs qui volent les idées de jeu qui leur sont présentées, ça n’arrive jamais : c’est une idée reçue, un mythe complètement à côté de la réalité. Dans les faits, un éditeur n’a aucun intérêt à se passer de l’auteur. Celui-ci connaît son jeu mieux que personne s’il y a besoin de l’adapter ou le développer, et les quelques pourcentages de droit d’auteur qui lui sont versés ne constituent pas une dépense suffisamment lourde pour qu’il soit intéressant de « voler » le jeu à l’auteur. Par ailleurs, le milieu a simplement des pratiques plutôt vertueuses : auteurs et éditeurs signent des contrats d’édition depuis plus de trente ans, il sort plus de 1000 jeux chaque année, et les rares affaires de cette nature se comptent sur les doigts d’une main.

Si malgré tout vous voulez calmer votre appréhension, tâchez simplement de garder des traces écrites (par mail, par exemple) de vos échanges avec les éditeurs, c’est le plus important. Le dépôt d’une enveloppe Soleau (évoquée au-dessus) reste également une formalité peu coûteuse et rassurante.

Dans les faits, cependant, il est rare que le vol d’un jeu mène à une action en justice, les sommes impliquées n’étant souvent pas suffisantes pour que cela en vaille la peine. Toutes les mesures de protection que vous pourriez prendre risqueraient donc de ne pas servir à grand chose.

Enfin, les auteurs ne se volent pas leurs idées entre eux, c’est même tout l’inverse : depuis une dizaine d’années des collectifs se sont créés dans toute la France, où auteurs et autrices se regroupent pour s’entraider et travailler ensemble (voir la liste des collectifs ici). Les auteurs ne volent pas les idées d’autres auteurs parce qu’ils ne voudraient pas qu’on vole les leurs, tout simplement. En revanche, il arrive souvent que des auteurs partageant un même enthousiasme autour d’un concept fassent de la co-création, et développent un jeu à plusieurs.

J’ai créé un jeu. Auriez vous des fabricants à me conseiller ?

Attention, créer un jeu et l’éditer sont deux métiers différents. Généralement, le processus d’édition dans le jeu de société est plutôt similaire à celui du livre : un auteur crée un prototype de jeu puis démarche des éditeurs pour le faire éditer.

L’édition implique de gérer la fabrication, la logistique, les liens avec le distributeur et/ou d’autres partenaires à l’export, la communication, le community management, la comptabilité, la direction artistique – et donc d’embaucher un illustrateur, un graphiste, etc. tout ça demande du temps, du travail et des capitaux. Par ailleurs, l’auto-édition vous prive du regard extérieur d’un professionnel sur votre jeu, ce qui aurait pu lui être profitable. Si vous pensez tenter un financement participatif, dites vous que cela requiert malgré tout une bonne partie de ce travail et de ces capitaux en amont.

Cette mise en garde effectuée, si vous souhaitez malgré tout vous auto-éditer, pour plus d’informations nous vous conseillons de vous adresser à l’Union des Éditeurs de Jeux de Société.

J’ai créé un jeu, mais j’ai peur de perdre le contrôle de mon « bébé » si je le signe chez un éditeur…

Si vous avez peur de perdre le contrôle sur l’aspect de votre jeu, dites vous que ces relations peuvent être cadrées très tôt avec l’éditeur avec qui vous signez votre jeu. Certes, il est d’usage que l’éditeur soit décisionnaire sur les questions de fabrication et de direction artistique, mais vous pouvez demander à être consulté, voire fortement impliqué dans le processus. Aborder ce sujet avant toute signature de contrat reste le meilleur moyen que le processus se passe bien pour tout le monde.

Ok, j’ai créé un jeu et  je veux lui trouver un éditeur. Comment faire ?

Avant de le montrer à un éditeur, il est plus sage de confronter votre prototype à d’autres professionnels du jeu afin de recueillir leurs avis. Si le prototype a des défauts manifestes, mieux vaut le savoir avant de prendre rendez-vous avec un éditeur, avec qui un jeu n’a généralement qu’une seule chance. Les éditeurs ne signent pas des « concepts », il faut avoir un jeu efficace et travaillé à leur présenter. Montrez donc d’abord votre prototype à d’autres auteurs (la liste des collectifs d’auteurs se trouve ici), à des ludicaires, des ludothécaires…

Si vous avez déjà fait tout ça, alors il s’agit de prendre contact avec des éditeurs. Trouvez les éditeurs dont la ligne éditoriale pourrait correspondre à votre jeu, et envoyez leur un mail, tout simplement – ils sont plutôt accessibles et réactifs. Prendre rendez-vous avec des éditeurs sur les festivals ludiques où ils sont présents reste toutefois la meilleure façon de prendre contact avec les éditeurs, et présenter votre prototype à des concours de création peut également aider à lui donner de la visibilité et de la crédibilité.

J’ai créé un jeu de société, et je souhaiterais trouver des gens à qui le faire tester pour l’améliorer. Comment faire ?

Les collectifs d’auteur sont là pour ça : il s’agit de rassemblements informels d’auteurs de jeu qui se retrouvent régulièrement pour s’entraider et tester leurs prototypes entre eux. Sur la page Membres & Collectifs vous trouverez la liste et la localisation de la vingtaine de collectifs d’auteurs francophones. N’hésitez pas à contacter le collectif le plus proche de chez vous !

En dehors des collectifs, vous pouvez montrer votre prototype à d’autres professionnels du jeu : vendeur de boutique spécialisée, ludothécaire, bar à jeux… vous pouvez aussi le faire tester dans une association de joueurs (il y en a partout en france) ; celles-ci comptent bon nombre de passionnés qui pourront vous faire des retours intéressants.

Je souhaiterais réutiliser un jeu existant (en le modifiant un peu, ou même pas) comme support dans le cadre d’un cours, d’une formation, d’une animation ou d’un atelier thérapeutique – est-ce que j’ai le droit ?

S’il ne s’agit pas d’un jeu du domaine public, alors théoriquement non. Tant qu’il s’agit d’un usage autre que privé, le mieux reste d’envoyer un petit mail à l’éditeur du jeu pour lui indiquer le cadre d’utilisation du jeu et lui demander son autorisation. Pour ce qui est des utilisations non-commerciales, ils sont plutôt conciliants.

Je souhaiterais reprendre un jeu existant, le modifier et pourquoi pas le faire fabriquer, en vendre quelques exemplaires, et plus si affinités… je peux ?

Si c’est un jeu du domaine public (jeu ancien, jeu traditionnel…), oui. S’il s’agit d’un jeu dont les droits sont détenus par une personne morale ou physique (auteur, éditeur, autre ayant-droit…), alors non. Dans tous les domaines de la création, la frontière entre l’inspiration et le plagiat peut être parfois subtile : sachez faire preuve de bon sens. Dans le doute, si vous avez vous-même l’impression de copier un jeu existant, ne le faites pas…

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